Accueil
Portfolio
Démarche
Articles
CV
Contact
Liens

Travail Culturel
Design

julie picard démarche

image

La société de consommation industrielle et urbaine fournit à la fois le sujet, le matériau et la manière de créer.
BERTOLINI, Gérard, Art et déchet, Le déchet, matière d’artistes, Le Polygraphe, Angers, 2002.

J'intègre une poésie qui participe au quotidien par une approche écologique et un engagement personnel. Art de vivre, ma démarche s’exprime par l'utilisation des matières recyclées et recyclables de tous les jours. Il s'agit d'une stratégie d'appropriation d’objets ayant terminé leur vie utile. Sans chercher à les sauvegarder ou à les ennoblir, les matières sont empruntées. Interceptées dans mon atelier, elles sont trans-formées mais demeurent recyclables.

Mon intervention d’appropriation se situe dans la transformation formelle. En atelier, j’élabore des constructions par le biais d’assemblages et d’accumulations tridimensionnelles. Avec un équipement simplifié et des techniques rudimentaires, je construis des sculptures au moyen de bricolage. Le bricolage stimule des attitudes ludiques. Le jeu et la construction invite à une matérialisation d’idées et à l’émergence de l’acte créateur.

Ma matière de prédilection est le papier. Ses caractéristiques inhérentes imprègnent mes œuvres de fragilité et d’éphémère. Le papier possède une essence polysémique tout en étant une matière que tous reconnaissent. Ce caractère universel a le potentiel d'interpeller un imaginaire commun à différents publics. Journaux, magazines, dépliants, circulaires sont des rebuts du quotidien. Je pose également un commentaire critique de la consommation en réanimant ces médias désuets et abondants par une re-consommation, une seconde vie. L'ouvrage présente le papier sous une ingénieuse reliure, une relecture.

Je cherche à faire et refaire le monde, à partir de nos rebuts. Je suggère une création protéiforme et en constant renouvellement, tel un cycle. À l’instar des jeux de construction, j’élabore des structures modulaires et déployables. Mes sculptures sont démontables et peuvent être recomposées sous différentes formes et à différents endroits. Je crée des structures éphémères et délibérément temporaires que j’appelle interventions brèves. J’accueille le concept de déconstruction comme partie intégrante de ma pratique.

Telles des décorations de fête, mes œuvres agissent comme des instants de magie qu'on peut déployer puis ranger dans la boîte après usage. Ainsi, je pose une réflexion sur l’idée de pérennité et du besoin de laisser sa trace.

Octobre 2006